POÈTE, ÉCRIVAIN, ESSAYISTE, TRADUCTRICE
Elle défend la francophonie, les langues et les cultures menacées.
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Le chat de Borges (suite)
Le chat de Borges (suite) Borges est comme son chat, il disparait ! J’avais espéré retrouver Borges et son chat dans l’exposition que la ville lui consacre. Pas de chance, elle était fermée, il faudra revenir demain, il y a des jours comme ça où tout disparait, on voit les choses s’engloutir dans un abime et on ne sait pas ce qu’il advient. Du coup, j’ai décidé d’aller faire un tour à Florida et Bartolome, histoire de retrouver mes musicos déjantés : eux aussi avaient disparu ! depuis que j’étais en Argentine, il y avait beaucoup de signes de disparition, cette question m’intriguait, m’amenait à me demander à chaque heure quelle nouvelle disparition allait être annoncée. J’ai marché jusqu’à la librairie café Ateneo, c’est une belle librairie sur deux étages , toutefois le café n’est pas à la hauteur du lieu, il n’a guère de charme et a un coté industriel. Ce qu’il faut dans un café, c’est... (Lire la suite)
Le Tigre
Qu’était l’enfance ? Peut-être les mains d’eau de la rivière bleue La voix bleue du vent dans mes oreilles Le cœur de l’aube bleue au milieu de l’île ? César Bisso Qui d’autre pouvait me faire découvrir le fleuve ? Le Tigre ! Une fois passés tous les stands pour touristes, on accède au bateau, et là commence une longue virée dans les différents bras du delta, c’est un lieu habité, plein de maisonnettes qui ont chacune leur caractère et leur nom. Ce qui frappe surtout en ce début de printemps c’est le foisonnement d’une végétation quasi tropicale. Le temps est à l’envers, les yeux se gorgent de tous les verts, de toutes les couleurs. C’est comme une renaissance de ciel, d’eau et de végétation, en soi quelque chose exulte. On se sent partir pour des lointains jamais connus, l’eau a la couleur rouille du fer, on se perd dans le labyrinthe des différents bras, on se laisse enlacer par les lianes,... (Lire la suite)
Les Mères de la place de Mai
On revient toujours place de Mai, c’est le point d’origine, l’ombilic de la ville, il s’y passe toujours quelque chose. La place de mai est toujours investie par des manifestations de toutes sortes, politiques, ethniques, de commémoration, de protestations. Les différentes communautés y pratiquent force démonstrations de folklore et danse, de musique et vendent leurs spécialités. Et puis il y les Mères de la place de Mai dont les enfants ont disparu assassinés pendant la guerre sale de la dictature militaire. Dans le but d’atteindre la paix, la sécurité, l’ordre et la stabilité politique, économique et sociale, le « Proceso de reorganización nacional » (Processus de réorganisation nationale) de la dictature militaire a eu pour objectif d’extirper la subversion que constituent les guerilleros, les militants de gauche, leurs sympathisants, leurs familles, et plus généralement toute personne... (Lire la suite)