POÈTE, ÉCRIVAIN, ESSAYISTE, TRADUCTRICE
Elle défend la francophonie, les langues et les cultures menacées.
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Le visage de la France
L’Europe fait la quête ! Que d’émotion. A-t-on déjà été en telle situation de faiblesse ? Dans une pétaudière où l’économie de guerre est un véritable désastre ? Que faudrait-il pour que s’efface le système du malheur ? Depuis combien de temps avons-nous cessé d’espérer ? D’où viendra le visage fier et fraternel de la France ? Lorsqu’on est hors de France, cette question se pose avec acuité, il ressort un sentiment ambigu : ce qui sidère d’abord, c’est que le visage de la France garde son aura, malgré tout, même si de ci, de là on pointe le snobisme français, cet air de supériorité de nos cocoricos… En Amérique latine, on dit que les argentins sont ce que les Français sont à l’Europe ! Avons-nous cessé d’espérer ? Pour quelle France, pour quelle Europe voulons-nous espérer ? Tandis que les politiques s’émeuvent d’une main basse possible, d’une dépendance à la Chine, l’Inde ou le Brésil, on... (Lire la suite)
Au café de la poesia, San Telmo
C ’est une sorte de navire où se retrouvent artistes et écrivains, où s’organisent des soirées littéraires, des radios, on y boit un capuccino délicieux, bien abrité en haut de la mezzanine. Le plafond est en briques rouge, un peu vouté, au-dessus du bar sont pendus jambons et saucissons. Les murs sont recouverts de photographies des habitués ou des gens de passage, on voit des publicités désuètes comme Fernet Branca. Les gens se réunissent, un mouvement incessant, le lieu est plein à craquer, c’est la lutte des places ! Geste et parole se confondent conférant à chacun l’humour des situations : ici on n’embrasse qu’une fois sur la joue, si vous conservez les habitues européennes, vous vous exposez à l’ironie de votre interlocuteur qui s’exclame : ah la stéréophonie ! Ainsi pointe-t-on le cocasse de nos petites manies, bousculées d’un coup par l’air de San Telmo. Dans le café de la Poseia,... (Lire la suite)
Le goût du café Margot
Que cherchons-nous ? Que voulons-nous dans ces portions de temps où nous porte le destin ? Le goût des cafés me viendra-t-il à Buenos Aires ? Ici on vient au café pour retrouver les amis, on s’installe, on parle, on a donné rendez-vous, le rendez-vous ne vient pas, d’autres rencontres se font naturellement ! Un facebook artisanal selon José Muchnik! Au café Margot Boedo 857 Le samedi est jour des retrouvailles, la terrasse commence à se remplir vers onze heures, les conversations s’animent dans un flot permanent d’allées et venues, où l’expression ne se manifeste pas seulement par la parole : elle peut être un geste, un acte, une absence . Il existe une frénésie, une excitation d’un monde qui se réinvente : est-il question de politique en veille d’élection, de l’organisation de rencontres ou de la soirée à venir. Chaque parole semble chargée d’avenir, chaque geste transforme la parcelle d’histoire.... (Lire la suite)