P1010223P1010224P1010225GuillemetteClaude (1)Suggérer l’invisible, tel est le défi auquel se livre Guillemette Claude dans son exposition «  mon voyage au Canada ».

Cette traversée est un voyage qui se déploie dans l’ horizonatalité des espaces immenses d’un voyage réel à travers le pays et à travers la vitre d’un train . Cette impression d’être en voyage est due au format des œuvres qui suscitent immédiatement les baies vitrées d’un transcontinental, et puis invisible est le voyage dans le temps vertical, le temps de l’histoire dans la mesure où la spécificité des œuvres se déploent sur le format du drapeau canadien.

L’artiste nous dit dans le texte accompagnant l’exposition :

J'ai eu l'occasion de traverser le Canada en train.

Un voyage merveilleux...Me sont restées des images, des découpages de ciel

sur d'immenses étendues blanches.

Cette série se propose deux choses: présenter l’ “idée“de ces paysages, en les épurant jusqu’au graphisme leplus simple, et connoter ces mêmes paysages par des touches de couleur symboles du Canada et de son histoire: les guerres, les conquêtes...

Cette double lecture nous met devant deux vertiges : le vertige face à l’espace, et suggère l’infiniment petit de l’humain devant la nature, mais aussi le vertige devant le temps long de l’histoire, symbolisé par ce qui reste :  le rouge des feuilles d’érable, le sang versé ? les couleurs de l’été indien ? la passion de la découverte mêlée à la conquête ? l’amour de ces terres ?

Ici nul totem grandiloquent des civilisations passées, nul discours recomposé autour d’une histoire réécrite, mais le minimalisme de la beauté réinventée en bleu, blanc et rouge, minimalisme qui se complexifie depuis le découpage net des cimes des Rocheuses, l’interminable traversée où se cotoient violence et sérénité des plaines, jusqu’au paysage plus chaotique de la forêt, des lacs et du fleuve.

Réinventer le Canada, pourrait être le titre de cette vision, loin des histoires tant de fois réécrites de nos cousins d’outre-mer.

La simplicité apparente de ces œuvres nous interpellent tant elles ouvrent la reflexion sur le caché, sur l’effacement des traces. La neige, la montagne, les lacs, le fleuve autant de forces qui brassent et terrassent l’humain et sa volonté de puissance.

Emminement écologiques, les œuvres de ce voyage au Canada nous rappellent l’infiniment petit de la vie humaine, l’humilité devant la puissance de la nature  et la responsabilité entière de la préserver pour laisser quelques traces..

Nicole Barrière , poète

 

Exposition à la commune libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre jusqu ‘au 31 décembre 2010

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