Pour Phile, poème de l'adieu.


Contre ce mur de silence

je me dépouille de moi-même

j'affirme que tu existes

mon amour

ni ombres

ni feu , ni silence

tu es souffle et je t'aime.

 *************

Au centre de mes os,

Une rafale sèche et dure
me ravage et j'ai le sang éclaté

le cri raide d'un animal
craque dans ma mémoire

des eaux étales de la haine


Terre brûlée

la douleur a surgi du revers des flammes

ô passion de l'élan
ce ravage étrange me dessèche


perdue sur mes longueurs de solitude
je parle de choses que je n'ai jamais eues

l'ombre légère de l'amour

la mémoire d'être deux

dans tes yeux d'aventure, l'espace d'une friche

et les années-lumière dans l'infini des dieux.

Il nous manque la brise

le parfum du muguet

la douceur du soir sur la chair des cerises

et ma bouche à ton lait

tu viens le visage égaré de hasards

mûrir dans le soleil de jardins ouvriers

pour cueillir les pêches

et la peau de mes seins envahie par tes lèvres

a la fraîcheur du pain

Il nous manque l'haleine puissante de la terre

le tremblement au bout de l'aube du chemin

les saisons de misère, les feuilles et les racines

l'amour fou à bondir au-delà du gué

contre tout ce qui rend absent et malheureux

tu restes mon amour tarodé de souffrance

je suis libre pour deux.

juillet 2007



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