L'esprit du vin et de la sagesse
c'est Bacchus lui-même en grappes transformé
Vignes, vendanges, fêtes
Eucharistie paienne
la vigne des jours
courbée sur elle-même
surveille sa pousse
coupée, liée
maitrisée
devant les yeux , elle s'étend
l'appel se souvient
la longue attente la brûle
soleil, pluie, grêle
des gestes mesurés, lourds de fatigue
caressent le galbe de l'amphore
l'ivresse du plus profond des âges
grimace le carnaval et l'absurde
destin
Poète , échanson des travaux et des jours
du terroir et du mythe
coteaux et vignes s'emparent de l'horizon
ouvre l'orgie!
Naufrage
de l'alphabet morse des étoiles
par delà les lointains invisibles
enfermés dans notre monde
entre les vagues de la mer et les dunes
la terre
sans le mot de passe de l'agonie
sans le mot de passe celeste des dieux qui se souviendraient
et nous , de crier la fatalité des messages d'une époque!
qui se souvient de ce mot étrange :
amour?
Et si c'était
la poésie?
née d'une transgression
de l'impossibilité d'exister,
en solitude d'estampe
trait du pinceau
rayonnement fossile
d'un livre interdit
où
s'ouvrent de nouvelles particules
dans l'étrange noir que dit le poème.
Sagesse
La facette secrète du diamant
L'impossible vérité
l'Intime du souffle
L'encre figée sur le papier.
La présence du silence
A l'instant de mourir
Etrangers
De se perdre dans le tourment d'une antique parole
j’ai rêvé l'émerveillement du soleil sur une pierre blanche
et l’eau de lune enveloppée de la nuit
sur le carreau du temps bourdonne une libellule
devenir
le silence
le repos
le passage
l'exil
l'ombre commune
le malheur commun
l'errance
la soif
l'absolu
le désert de l'âme
la source de la joie
L’amer
L'infini
Le grain de sable
L’étoile
Les mots, corps célestes
Une interrogation éternelle delà de la mort
Absence du visage
Avec pour exil, le même mot
Avec pour voyage le regard de la même eau
Avec pour bagage l’amour du même feu.
Nicole Barrière
poète
Pen Club français
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