Liberté d’expression

A Ghyslaine Leloup et Luis del Rio Donoso

L’air est transparent

Le chant étranglé à la naissance

La voix vient des arbres

Le cerf brame. Son rut distrait l’arbre

Le temps de réchauffer l’hiver

Les oiseaux, les arbres

La cruauté poignante des renards

La fraternité barbare des loups ?

Nous marchons sur des os, des sédiments d’os

Nous usons nos pas et parfois un chien gratte le sol

Il trouve les os d’une louve antique

La terre est un lac rempli d’ossements

Nous allons entre les eaux rares des sources

Entre les mousses et les feuilles d’automne

Nous cherchons les traces d’une langue

Qui ne se dit pas

Il existe le temps silencieux de pauvres

Différent des cris des bêtes écorchées

Un temps silencieux de corde et de hache

Nous rêvons et les pierres nous dévastent

Les os se ressemblent entre les pierres

Les traces s’effacent dans la poussière

Aucune peau n’a résisté à la torture

Aucune langue.

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